vendredi, 05 décembre 2025 Faire un don
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Les évêques catholiques du Cameroun saluent le déroulement pacifique du scrutin et dénoncent les irrégularités

Les évêques catholiques du Cameroun ont salué le déroulement globalement calme et ordonné de l’élection présidentielle du 12 octobre dans le pays d’Afrique centrale.

Dans une déclaration publiée le lundi 19 octobre, les membres de la Conférence Épiscopale Nationale du Cameroun (CENC) ont exprimé leur satisfaction face à l’atmosphère paisible qui a marqué la journée électorale, tout en exprimant leurs préoccupations concernant plusieurs irrégularités qui, selon eux, « entravent sérieusement notre marche vers la démocratie ».

« Sur la base de ce qui a été observé le jour du scrutin, la Conférence Épiscopale Nationale tient à exprimer sa satisfaction quant aux efforts déployés par Élections Cameroun (ELECAM) pour que le vote se déroule dans une atmosphère sereine », ont déclaré les membres de la CENC, citant les rapports de 202 observateurs accrédités déployés dans 12 257 bureaux de vote à travers le pays.

Ils notent que les sites de vote étaient généralement accessibles, bien sécurisés par les forces de l’ordre et que « l’atmosphère à l’extérieur des bureaux de vote était calme et paisible ».

« Dans chaque bureau de vote, l’urne était scellée et transparente ; elle était suffisamment visible du public ; l’isoloir était disposé de manière à garantir la discrétion et à préserver le secret du vote », ont souligné les évêques camerounais.

Ils ont salué « l’exemple de civilité démocratique donné par les assesseurs en service dans la plupart des bureaux de vote. Toujours le jour du scrutin, le dépouillement public des bulletins dans la majorité des bureaux de vote a été apprécié. »

Tout en reconnaissant ces aspects positifs, les responsables de l’Église catholique ont relevé plusieurs failles observées par leurs délégués.

« Bien que l’atmosphère à travers le pays ait été calme le jour du scrutin, le rapport général du Service national Justice et Paix sur l’observation de l’élection présidentielle du 12 octobre note également certaines irrégularités qui entravent sérieusement notre progrès vers la démocratie », ont-ils déclaré.

Parmi les problèmes relevés figurent « des taux d’abstention élevés, notamment à Kribi 1 et 2, au Lycée de Tsinga et à Matamfen Supérieur ; le déplacement de certains bureaux de vote ; la non-mise à jour des listes électorales contenant encore les noms de personnes décédées ; des urnes placées de manière à permettre aux électeurs de voir les bulletins du précédent votant, pouvant influencer leur choix ; des électeurs quittant les bureaux de vote avec des bulletins non utilisés à Douala, Yaoundé, Maroua, Garoua et Bertoua ; et l’existence de bureaux de vote sur le terrain non inscrits sur la liste officielle d’ELECAM. »

Les membres de la CENC ont également signalé des incidents isolés de violence, notamment « un incident survenu dans la ville de Garoua où, à la suite d’une intervention de la police sur le convoi du candidat Issa Tchiroma Bakary de retour de son bureau de vote, des affrontements entre policiers et jeunes ont entraîné de graves blessures chez un agent de police et l’incendie d’un camion de la gendarmerie ».

« Après la journée du vote, d’autres scènes de violence ont été observées dans les villes de Dschang et de Douala », ont-ils ajouté.

Concernant le dépouillement, les évêques ont observé que « ces opérations commençaient généralement à 18 heures, en présence des membres des commissions locales de vote, de scrutateurs recrutés parmi les électeurs inscrits sur les listes, ainsi que de quelques observateurs et électeurs ».

Ils rapportent que les résultats ont été annoncés publiquement dans les bureaux observés : « Les résultats de chaque candidat ont été rendus publics dans les 12 257 bureaux de vote où nous étions présents, et puisque le dépouillement était public, les populations se sont reconnues dans les votes comptabilisés et sont reparties globalement satisfaites. »

Cependant, les évêques notent que la population « espère encore se reconnaître dans les résultats qui seront publiés par le Conseil constitutionnel et que rien ne sera modifié par une autorité impliquée dans cet exercice ».

« Nous prions pour qu’avec l’aide de Dieu et l’engagement de tous, notre pays connaisse la paix et la stabilité dans la vérité, et en ressorte plus fort, grâce aux contributions de millions de Camerounais par leur travail quotidien et leur amour pour la patrie », ont déclaré les évêques catholiques.

Des violences ont toutefois été signalées dans certaines villes du pays après le scrutin du 12 octobre.

À Douala, capitale économique du Cameroun, des manifestants en colère ont accusé les autorités de fraude électorale lors du vote du 12 octobre.

Des vidéos diffusées par des médias locaux sur diverses plateformes montrent des manifestants affirmant que des responsables auraient manipulé le décompte des voix pour favoriser le président de longue date, Paul Biya.

Des protestations ont également été signalées dans la ville de Dschang, où le siège du parti au pouvoir a été incendié.

Lors du scrutin du 12 octobre, le président Paul Biya, deuxième chef d’État africain en exercice le plus ancien après Teodoro Obiang de Guinée équatoriale, briguait un huitième mandat.

Président depuis 1982 dans ce pays d’Afrique centrale où le mandat présidentiel est de sept ans, le Camerounais âgé de 92 ans est le plus vieux chef d’État en exercice au monde.

Des amendements constitutionnels introduits en 2008 par le parti du président Biya, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), abolissant la limitation à deux mandats présidentiels, ont rendu possible son « règne exceptionnellement long ».

Après le scrutin présidentiel, le candidat de l’opposition Issa Tchiroma Bakary s’est autoproclamé vainqueur.

Sa déclaration a été immédiatement rejetée par le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, qui l’a qualifiée d’illégale et « particulièrement préoccupante ».

(L'histoire continue ci-dessous)

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Le RDPC au pouvoir a également dénoncé la revendication de Tchiroma comme une « grossière supercherie », rappelant que seul le Conseil constitutionnel est habilité à proclamer officiellement les résultats.

L’annonce officielle des résultats, une fois les rapports d’Élections Cameroun (ELECAM) compilés, est attendue pour le 23 octobre, après validation par le Conseil constitutionnel.

Cependant, de nombreuses inquiétudes persistent dans le pays concernant la transparence, l’équité et l’intégrité du processus électoral, des groupes d’opposition, des organisations de la société civile et des médias ayant signalé de possibles irrégularités.

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